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Aux mouchoirs exaltés
5 octobre 2011

Un rêve au point du jour, sous le frémissement des paupières déjà presque éveillées

Ce matin, c'est une légèreté qui m'entraîne, m'enroule l'humeur en boucles souples : à se passer sur le front, comme ceint d'un éclat de soleil, un éclat de rire. L'herbe fraîche me porte les pieds dans les jardins de mes joies simples, m'en pique la plante d'une rosée qui s'infiltre embaumer le cœur. Je vois des sourires sur les bancs qui flottent à hauteur de hanches ; ils me suivent en farandole, en guirlandes scintillantes. Je me les passe autour du cou, et t'en offre si tu les veux. Elles rehausseront la malice qui fuit de ton regard ! La lueur du jour pourtant encore à sa naissance me râpe déjà la nuque, mais je m'y fais ; tourbillonne au milieu des fontaines qui jaillissent de notre insouciance. Je prends la main à un soleil pour l'entraîner dans la danse. Pas de brûlure au bout des doigts : juste la soie rugueuse d'une peau que je voudrais ne jamais détacher de la mienne. Un corps, peu importe lequel, à soulever jusqu'à mon front, à baiser fort sur les deux joues, à jeter rejoindre les nuages pour mieux l'attraper au vol, et le serrer comme on ne serre jamais que soi-même, étreinte désespérée du bonheur arrivé si haut qu'il ne peut plus, songe-t-on, que retomber. Du moins cet enthousiasme-là – je le veux ! – ne me quittera pas pour les étoiles et leur trop séduisante mélancolie.

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