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Aux mouchoirs exaltés
27 août 2011

Ricane tant que tu peux

Plume aux lèvres et satin des pupilles : voilà ta beauté, ma mignonne. Fille du jour et de son ennivrement, tu te défais, lacet sans importance, de l'admiration que tes rires éveillent. Quand tu brises dans l'oeuf les désirs que tes couleurs enflamment, il n'y a plus qu'à s'abandonner à ton désintérêt poli, ta désinvolture de gazelle. Moi je te vois courir, depuis toujours, sur le chemin lustré de la lune à l'oubli ; comme tu les frôles, tous deux, à la pointe envolée de tes cheveux ; comme tu prétends ignorer un danger que tu étreins comme un amant... ! Mais je n'en suis pas dupe, et sais tes travers, les oraisons secrètes que tu caches contre ton sein, les craintes dont tu ris mais que tes haussements d'épaules jamais ne délogent. Tu veux croquer le rond luisant de la nuit, montrer au monde sa sève amère te couler dans la gorge et le narguer car pas une grimace sur tes traits sauvageons. Pourtant ne me mens pas, je sais les brûlures à l'intérieur, invisibles aux naïfs, prisonnières de l'inviolable secret de ton corps fait de fuites et de promesses jamais tenues. J'y presserais un onguent si je pouvais toucher tes douleurs muettes ; mais ton silence est trop épais, seul remède aux papillons de nuit trop attirés par ta chandelle - comme je l'ai toujours été. Si l'on s'enlaçait, une seconde, le temps du battement de ton absence de coeur, je crois que tu t'évaporerais, poussière aux airs de femme, entre mes doigts trop amoureux. Qu'importe ! Mille fois je plumerais les ailes de ta liberté si c'est là le prix pour s'offrir enfin à toi et à l'éclat affamé de tes dents.

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